Parkings d’Agen : la récompense du vice

Communiqué de presse

La récompense du vice

Le contrat des parking agenais est donc à nouveau accordéà l’entreprise Indigo – VINCI.

Il y a 5 mois, je dénonçais le comportement scandaleux de l’entreprise VINCI dans la gestion des parkings agenais :

-Taux de profit abracadabrantesques : 52 % pour le seul parking Carnot : ce qui veut dire que quand un usager versait 1 euro, les actionnaires de VINCI recevaient 52 centimes…

-Bénéfice de l’exploitation pour la seule année 2016 : 352000 euros…

-Aucun investissement et aucun entretien des parkingspendant des années.

Un bilan épouvantable !

Et voilà que le 17 mars, le comité nouvellement chargé par l’Agglomération de gérer les parkings – avec un nouveau contrat – reprend la même entreprise…

Je ne voulais pas le croire en septembre. Et bien si ! On ne change pas une équipe qui s’en met plein les poches !

J’espère que les élus qui ont fait ce choix ne manqueront pas de nous tenir régulièrement au courant de l’état des profits de l’entreprise Indigo-parking… Ce sera au moins ça de gagner.

Jean Philippe Maillos

Conseiller municipal Front de Gauche d’Agen

 

Compte rendu du conseil municipal du 13 mars 2017

La vidéo du conseil est sur le site de la mairie (avec des onglets de sélection dans l’ordre du jour)
Un conseil très budgétaire : vote du Compte Administratif (c’est à dire du budget réalisé de l’année passée) et du Budget Primitif de l’année en cours. L’essentiel a été dit dans le débat d’orientation budgétaire
En ces temps de politique nationale, ce conseil a permis au maire d’annoncer sa candidature aux Législatives. La profondeur du fossé entre « une grande déception » (déclarée après l’affaire Fillon) et une investiture par le même François Fillon ne dépassant visiblement pas quelques millimètres…
Mes interventions :
1)très rapide dans le débat sempiternelle sur la nouvelle installation de caméras de vidéos surveillance. 6 de plus dont 4 à Montanou dont 1 pour surveiller les 3 autres… 70000 euros ! Symptomatiquement, ces caméras donneront l’occasion de revenir sur la situation sociale catastrophique de ce quartier : 460 logements, 48 % de taux de chômage, 500 euros de revenu moyen par foyer, disparition quasi totale du tissu associatif, tensions avec les services sociaux. Pas de problème, avec les caméras ça va s’arranger !
2)une intervention argumentée sur la politique culturelle (vidéo à 1h20) qui reprend l’essentiel du communiqué de presse de la semaine précédente (cf ci dessous dans le Blog) : alors que les acteurs agenais tant institutionnels qu’associatifs sont particulèrement dynamiques, c’est bien le maire qui accumule les décisions du Prince plus déroutantes les unes que les autres : choix de 2 nouveaux événements culturels mis en concurrence au printemps (« folies vocales » et « instants perchés ») ; nouvelle convention aberrante avec le cinema les Montreurs d’images instituant une subvention proportionnelle au nombre de spectateurs ; percussion, non maîtrisée à ce jour, des nouvelles programmations avec celles du théâtre (« la tête à l’envers ») et la nuit des musées.
3)peu de choses à rajouter dans le débat budgétaire. Mais la confirmation, bien analysée depuis plusieurs mois par E. Eyssalet du PS, qu’Agen ne connaît pas une réelle baisse des dotations de l’Etat étant donné l’importance de la dotation spécifique de solidarité liée exclusivement à la pauvreté de la population agenaise. Je renvoie aux débats précédents sur l’orientation budgétaire. Problème : le niveau étonnamment haut de l’épargne brute de la ville d’agen est quand même le résultat d’une minimisation des dépenses à caractère social. Ce qui n’est pas acceptable.
4) un retour sur la question de la reconstruction de la nouvelle école Langevin dans le Parc Mathieu. Il est clair maintenant que les services de l’Etat refuse cette reconstruction en zone inondable de la Masse (classée en « aléa fort » dans le dernier Plan de Protection contre les Risques d’Inondation de 2016). Le maire veut passer outre ce PPRI. Ce qui m’interroge beaucoup : autant sur le plan du respect des réglementations de l’Etat par une commune que sur celui des risques réellement encourus. Le maire promettra un débat complet au conseil municipal du 15 mai. À suivre.
Mes votes :
Contre les nouvelles dépenses de vidéo surveillance (seul)
Contre le compte administratif 2016 (avec PS)
Contre le budget primitif 2017 (avec PS)
Pour les autres rapports

Politique culturelle et fait du Prince…

Tribune de presse

Jean-Philippe Maillos, conseiller municipal d’Agen (Front de gauche) livre, ici, son regard d’opposant au maire sur la politique culturelle.

«Les Assises de la culture initiées par la municipalité d’Agen en 2015 avaient montré une double ambition. Une ambition pour les acteurs culturels : créer des structures de rencontres, des synergies, proposer de nouveaux projets ; une ambition pour le public : le connaître (une étude fut réalisée), lui proposer plus, l’informer (une nouvelle application est mise en œuvre).

Une contradiction était déjà évidente car, dans le même temps, fut appliquée une hausse des tarifs des services culturels. Et simultanément une baisse des subventions aux associations (dont sont issus la plupart des acteurs culturels)

Mais aujourd’hui, en 2017, il y a autre chose de gênant : c’est le fait du prince. Certaines décisions semblent littéralement tombées du ciel, c’est-à-dire du bureau du maire.

Deux exemples :

1)Le choix d’un «nouvel événement culturel» chaque année à Agen. C’est une décision issue des Assises. Et sa mise en œuvre transparente a abouti, à la fin de l’année 2016, après l’établissement d’un cahier des charges, au lancement d’un appel à candidatures et la mise en place d’un jury de sélection. La sélection d’un projet fut difficile. D’autant plus que les contraintes financières exigées – notamment un autofinancement de la moitié du coût total — étaient hors d’atteinte et perturbaient les trois candidats ; et qu’il existait un chevauchement de certaines dates des projets avec des activités déjà existantes («la Nuit des musées», l’initiative «La tête à l’envers» du théâtre Ducourneau). Cependant, le jury fera un classement et il y aura donc un lauréat parmi les trois candidats associatifs.

Fin de partie ? Non, car quinze jours après – fait du prince – est annoncé que non pas un mais deux projets sont choisis et qu’ils seront en concurrence in situ pour l’année 2017.

Cas presque unique en France : les deux événements se succéderont en mai et juin et un seul pourra continuer les années suivantes. Cela signifiera une nouvelle évaluation à la clé. Par un nouveau jury ? Par Monsieur le Maire ? Sur quels critères ? La chose est tellement inattendue qu’elle a sidéré !

Le maire a donc confondu émulation artistique et concurrence financière d’entreprises. Il a confondu synergie culturelle et compétition industrielle !

2) Le deuxième exemple est celui de la délégation de service public du cinéma des Montreurs d’images

Une clause, dans la nouvelle convention 2017, pour trois ans, est tout aussi sidérante : la subvention municipale accordée est proportionnelle à la fréquentation ! Plus il y a de spectateurs et plus la subvention est élevée.

Qui a décidé d’imposer un truc pareil jamais abordé dans les discussions en commission ?

Soyons sérieux : un cinéma qui veut ouvrir les yeux sur les films du monde entier, qui se donne l’exigence de la découverte et donc du risque ne peut pas être subventionné de cette manière. C’est absurde… C’est ne rien comprendre à ce qu’est un cinéma d’art et d’essai. Et à ce qui fait d’ailleurs son indéniable succès.

Alors ? Agen reste peut-être une enfant gâtée en matière culturelle.

Non seulement l’offre quotidienne de spectacles est exceptionnelle pour une ville de cette taille. Mais, en plus, ses acteurs, ses associations, ses agents institutionnels ne se découragent jamais quelles que soient les décisions bizarres et inattendues de leur municipalité.

Ce serait quand même bien de ne pas trop jouer avec le feu.

N’est ce pas Monsieur le Maire ?»