« Sans Pierre Debauche, Agen ne serait pas Agen »

Article interview – Le Petit Bleu du 28 décembre 2017
Le conseiller municipal Jean-Philippe Maillos met en avant l’impact de Pierre Debauche sur la vie culturelle locale. Un spectacle vivant chaque soir à Agen : c’est aussi son héritage.
On ne saura jamais trop insister sur la place singulière, sinon essentielle, qu’avait Pierre Debauche sur la vie culturelle agenaise. Sa disparition, le 24 décembre, à l’âge de 87 ans, nous rappelle cette vérité. Les articles dithyrambiques publiés par nos confrères de la presse nationale écrite et parlée insistent quant à eux sur la place qui fut la sienne dans le théâtre français, un théâtre populaire et décentralisé.
Et justement : l’impact de Pierre Debauche sur Agen est considérable et fait dire à l’un de ses passionnés spectateurs (par ailleurs conseiller municipal), Jean-Phlippe Maillos, qu’«Agen ne serait pas Agen sans l’apport de Pierre Debauche».
«C’était un soir de l’automne 1994, au théâtre Ducourneau, se souvient-il. Est jouée une adaptation un peu déjantée de «Don Juan». Juste avant le lever de rideau, un grand monsieur très élégant entre par l’allée du parterre. Il s’appuie contre la scène. De cette voix reconnaissable entre mille, il invite le public à d’autres spectacles dans un autre lieu : Pierre Debauche révèle son théâtre dans un théâtre… Premier spectacle en 1994 : «La Mouette’, de Tchekov. On était très mal assis mais qu’est ce que c’était bien ! Premier abonnement. Année après année, le mur de la salle d’accueil du Théâtre du jour se couvre des affiches des spectacles, toujours le même format, toujours les mêmes couleurs. Cinq ans, dix ans, vingt ans… Il n’y a plus de places depuis longtemps sur le grand mur.»
Profonde reconnaissance
Et d’ajouter : «Agen est une ville bizarre : alors que les commerces ferment et que le centre-ville s’étiole, des salles de spectacles ouvrent et des spectacles s’affichent maintenant chaque soir un peu partout. Pierre Debauche en a aussi été le précurseur. Pierre Debauche est contagieux. Comme le bonheur qu’il nous a donné.»

Quand Pierre Debauche entre en scène, le cercle est en effet vertueux puisque le Florida monte aussi en puissance. L’offre culturelle se développe, portée par de jeunes comédiens qui joueront durant vingt-cinq ans des centaines de pièces du côté de la place du Pin, trois-quatre fois par semaine. Des comédiens qui vont créer leurs propres troupes à Agen, voire leur salle comme Fred Waller et son Contrepoint café-théâtre. Ducourneau est toujours là mais le théâtre en face entre dans la danse, la Tannerie, et puis l’Escalier qui monte et ses formidables Jeudis insolites, etc.
«Ils sont tous des enfants de Pierre Debauche, s’exclame le conseiller municipal, et désormais chaque soir à Agen on peut aller voir du spectacle vivant. C’est unique, et en cela Agen se distingue des autres villes moyennes de France.» Ce qui était impensable il y a dix ans, est devenu monnaie courante. À Pierre Debauche, donc, Agen reconnaissant.
Sébastien Bouchereau.

 

École Langevin en terrain inondable. Pourquoi ce n’est pas raisonnable.

Communiqué de presse.

Oui l’école Langevin doit être reconstruite. Oui c’est urgent. Oui c’est une priorité.

Mais pourquoi avoir voulu à tout prix la reconstruire là où la réglementation l’interdit ? 

Cela fait 18 mois que je répète la même chose. 

J’ai d’abord soutenu l’idée que ce n’était pas au maire de contourner le droit qu’il est censé appliqué (et qu’il a lui-même élaboré quand il était député). 

Car personne aujourd’hui ne conteste la nécessité d’une protection contre les crues. Personne ne conteste la rigueur d’une réglementation dont l’utilité et l’efficacité n’existent que parce qu’elle s’applique à tous. Plus personne ne remet en cause les risques du dérèglement climatique et de ses incidences extrêmes.

Alors pourquoi cet acharnement ? A quoi conduit il ?

Comment expliquera t-on demain à un citoyen ou une entreprise – n’importe où en France – qu’il ne peut pas construire en zone inondable alors qu’une école – oui une école ! – l’a été à Agen ? L’état et ses représentants ne font pas preuve ici d’un zèle particulier comme on veut nous le faire croire. Ils mettent simplement en œuvre les missions qui leur sont confiées.

Maintenant que va-t-il se passer ? 

Je n’en sais rien. Et le maire non plus. 

Nous ne sommes plus maîtres de notre temps. En appeler d’abord à Nicolas Hulot, puis peut être aller au contentieux devant un Tribunal Administratif n’est pas bons signes. Monsieur le maire marche dans ce combat comme dans ses combats électoraux. Sûr de gagner…

Alors ? 

On a beaucoup perdu de temps. Et on risque d’en perdre beaucoup encore. 

Cette école devrait être reconstruite depuis plusieurs années. 

En 2009, le conseil municipal (le même quasiment que celui d’aujourd’hui) avait déjà voté sa reconstruction pour la rentrée 2015. A l’unanimité. Mais pas sur le terrain Mathieu. Personne n’y avait pensé à l’époque. On peut lire la presse, les compte rendus du conseil, la revue municipale : chacun se félicitait de la décision mais aucun ne parlait du terrain Mathieu. Aucun des arguments avancés aujourd’hui par le maire n’était tenu.

Le terrain Mathieu est sûrement un beau terrain. Peut être le meilleur. Mais il est inconstructible ! C’était pourtant simple, il y a 18 mois.

Aujourd’hui, la nasse est ouverte. A qui la faute ?

Jean Philippe Maillos

École Langevin en terrain inondable. Pourquoi ce n’est pas raisonnable.Conseiller municipal France Insoumise d’Agen- élu FdG.