Municipales de 2020… Et La FI dans tout ça ?…

Le Petit Bleu du 20 avril 2019 – Jérôme Schrepf.

Municipales 2020 : et la gauche dans tout ça?
Alors que le maire sortant, Jean Dionis (Modem), n’a pas annoncé sa candidature pour un 3e mandat, la gauche agenaise, elle, est à la recherche d’union, de programme et de tête de liste.

Qui à gauche pour se présenter face à la majorité sortante de Jean Dionis ? À moins d’un an des municipales ? la question reste pendante et les raisons sont multiples.

Le contexte

Entre 2014 et 2019, il y a eu 2017. Il ne s’agit pas seulement d’une évidence calendaire mais aussi, surtout, d’une réalité politique. Entre les municipales de 2014, qui ont vu Jean Dionis réélu dès le 1er tour, et la préparation de celles de 2020, la gauche a volé en éclats au printemps 2017 à la faveur de l’élection d’Emmanuel Macron et du triomphe de La République en marche (LREM) aux législatives. Agen n’a pas échappé à la vague, qui a balayé la gauche locale : «Nous sommes la première force de gauche», déclare aujourd’hui Jean-Philippe Maillos en se référant aux législatives de 2017 à Agen : «Une petite force mais la première quand même. Notre candidate, Céline Bouissié (11,94 %) est arrivée en 4e position, devant la députée PS sortante Lucette Lousteau (9,03 %).»

Ici, c’est Agen

Particularité locale, les deux têtes de liste de la gauche en 2014, PS, PC, Verts, PRG d’un côté, France insoumise de l’autre, parties séparément, ne se représenteront pas en 2020 : «C’est un paradoxe», reconnaît Jean-Philippe Maillos, tête de liste FI et élu d’opposition au conseil municipal. Un double paradoxe même : «Emmanuel Eyssalet et moi-même étions sur deux listes concurrentes en 2014. Cinq ans après, il a quitté le PS et rejoint Emmanuel Maurel et la Gauche républicaine et socialiste qui participe à la liste de la France insoumise aux Européennes. Il siège à côté de moi au conseil, ce qui me fait dire qu’on est désormais proche géographiquement et idéologiquement».

Ils ont donc beau porter la voix de l’opposition à Jean Dionis, et se situer désormais sur une même ligne politique ou quasi, les deux ex-têtes de listes sortantes ne seront pas candidates. Emmanuel Eyssalet s’est installé à Bordeaux et Jean-Philippe Maillos, lui, a décidé de ne pas rempiler et de quitter la vie politique : «J’aiderai si on a besoin de moi, mais pour qu’il y ait un renouvellement, il faut céder la place».

Le PS ou ce qu’il en reste

En 2014, en mêlant militants historiques et nouvelles têtes, la liste conduite par le PS était censée préparer les municipales de 2020. Cinq ans plus tard, il faut l’optimisme du militant fidèle à la ligne «socialiste» d’avant le tournant de la rigueur de 1983 de Jon Garay pour assurer que le projet est toujours d’actualité : «On a constitué un groupe de travail pour plancher sur un programme en vue des municipales, avec des têtes nouvelles (notre édition d’hier)».

Un groupe constitué autour du PS qui appelle à l’union à gauche, en tendant la main au PC, aux Verts et à la France insoumise. En ruine après 2017 et les 6 % de Hamon à la présidentielle, le PS agenais ne se porte pas mieux que sa maison mère nationale. Ici aussi, les lignes politiques ont profondément divisé. Et les ego s’en sont mêlés : «Il y a eu erreur de casting en désignant Emmanuel Eyssalet», assène un militant. «Je ne sais pas qui on aurait pu désigner, mais il n’était pas fédérateur».

Vu de l’extérieur, on a surtout l’impression d’un mandat à blanc où l’opposition n’a existé que par la voix de militants de longue date (Catherine Pitous, Sandrine Laffore, Jon Garay pour le PS) ou de personnalités qui ne seront pas acteurs en 2020 (Emmanuel Eyssalet et Jean-Philippe Maillos, donc). Et surtout sans favoriser l’émergence d’un renouveau.

Pas de leader naturel

À gauche, aucune personnalité ne s’impose d’évidence. «Notre candidate aurait dû être Céline Bouissié mais ses activités professionnelles l’éloignent d’Agen», explique Jean-Philippe Maillos. Un constat partagé au PS ou encore par Emmanuel Eyssalet : «Il n’y a pas de leader naturel, c’est un fait».

Le porte-voix de la France insoumise fait le pari que son retrait laissera la place à de nouvelles têtes : «C’est la responsabilité de la France insoumise que de réaliser une liste d’union», assure Jean-Philippe Maillos. «La France Insoumise doit s’ouvrir, se démocratiser et arrêter de se considérer comme une citadelle assiégée. On ne peut pas faire de la politique en ayant que des ennemis, en étant contre. Surtout aux municipales. Il faut aussi être pour, proposer un projet».

Côté PS, les derniers résultats électoraux ne placent pas le parti en position de dicter ses conditions : «La tête de la liste à laquelle nous participerons peut ne pas être socialiste», déclarait jeudi Jon Garay. «Mais il ne faut pas oublier que les grandes avancées sociales l’ont été grâce aux socialistes».

La gauche peut-elle gagner ?

«On peut faire une belle campagne, novatrice et porter une parole de gauche, des projets qui sont importants pour nous», confie Pierre Dupont, secrétaire de la section locale du PS d’Agen. «De là à gagner…» Jean-Philippe Maillos, lui, exhorte ses camarades de la France insoumise à «ne pas sous-estimer l’adversaire Dionis» : «C’est une machine, un pro de la politique, avec une puissance de travail hors norme». Le diagnostic est toutefois unanime : la gauche ne peut espérer l’emporter que si elle est unie. Une condition nécessaire mais pas suffisante pour Jean-Philippe Maillos : «C’est le projet qui fera gagner la gauche. Et pour battre Dionis, il ne faut pas une soupe aux logos, un programme tiède à la social-démocrate. Ça, on l’a expérimenté sous le mandat Hollande, ça fait gagner la droite. On ne gagnera contre la droite agenaise qu’avec un programme de gauche radicale».

Le Petit Bleu – Jerome Schepf –

 

Interview d’Emmanuel Eyssalet : 

À un peu moins d’un an de la fin de votre mandat de conseiller municipal, quel bilan tirez-vous ? C’était une superbe aventure que de faire campagne, monter une liste, bâtir un projet. Mais il n’y a jamais eu de volonté à gauche d’emporter Agen.

C’est-à-dire ?

Lorsqu’en 2008 le conseil général a basculé à gauche, Agen était à droite, Marmande et Villeneuve à gauche. Depuis, Marmande a changé de bord et est passé à la droite mais il y a une sorte d’équilibre politique tacite en Lot-et-Garonne qui n’a pas changé. La gauche ne cherche pas à gagner Agen.

Vous étiez pourtant tête de liste de la liste PS, PC, PRG à Agen en 2014…

S’il y avait eu une véritable volonté de la gauche et du parti socialiste de gagner Agen, ils n’auraient pas viré Alain Veyret. C’était perdu d’avance. Avant les municipales de 2014, les dirigeants de gauche et notamment du PS en Lot-et-Garonne ne se souciaient que de Marmande et Villeneuve.Agen n’était pas un enjeu.

Et aujourd’hui ?

Aujourd’hui, il n’y a pas de leader de la gauche sur Agen. On aurait pu envisager de travailler à un rapprochement avec la France insoumise, de faire quelque chose avec le Parti socialiste. Au final, à un an des municipales, il n’y a rien. On n’a rien fait depuis 2014 pour faire émerger des têtes nouvelles.On n’a pas préparé les municipales de 2020.

Donc Jean Dionis a devant lui un boulevard pour 2020 ?

Bien sûr. Il a même le luxe de se payer un psychodrame interne avec les velléités de Pierre Chollet ou Muriel Boulmier. Ce qui est fascinant en plus, c’est qu’il a réduit la voilure sur les investissements en début de mandat. Aujourd’hui, on s’aperçoit que la ville d’Agen n’a jamais eu autant d’argent dans ses caisses.Pourquoi ? Parce que la ville a favorisé des réalisations privées, comme le parking de la gare, construit par Vinci, la rénovation du marché-parking, ou encore H & M. Autant de projets privés sur lesquels Jean Dionis construit pourtant sa campagne pour sa réélection.

On peut vous rétorquer que c’est une manière intelligente de gérer l’argent public

J’observe que le dogme de Jean Dionis, maintes fois répété depuis son élection en 2008, à savoir « c’est à l’utilisateur de payer, pas au contribuable » est à géométrie variable. Quand il s’agit du prix de la cantine, des transports publics, de la culture, c’est à l’usager et pas au contribuable de payer. En revanche pour Armandie, c’est le contribuable agenais qui paye.Pour l’avion, c’est pareil.Avec Hop ! la ligne aérienne Agen-Paris comptait 40 000 passagers en 2014. Chalair, le nouvel exploitant, table sur 28 000 passagers pour 2019. À 2,2 millions d’euros de subventions par an, ça revient à 70 € d’argent public par passager à chaque vol. 140 € de dépense publique pour un aller-retour. Alors qu’on met 3 h 15 en train pour rallier Paris.

Revenons à 2020. De votre point de vue, il n’y a personne à gauche en capacité de battre Jean Dionis, c’est déjà perdu ?

Il n’y a pas de leader naturel à gauche, c’est un fait. Mais c’est paradoxal, car Dionis qui apparaît comme un homme fort, a tout perdu depuis les municipales : plusieurs des candidats qu’il soutenait aux départementales ont perdu, il a été élu aux régionales mais sa liste a perdu face à celle d’Alain Rousset, il a perdu les législatives… Pour battre Dionis, il faut commencer par faire son bilan.
Recueilli par Jérôme Schrepf

 

 

De l’arc au lac

Communiqué de presse.

Je ne doute pas que Madame la préfète du Lot et Garonne ait le sens de l’égalité devant la loi.
Ce matin au petit jour, elle a fait détruire le petit arc des gilets jaunes de Villeneuve sur Lot, construit il est vrai en toute illégalité.
Je ne doute pas qu’elle fera combler le lac de Caussade, creusé lui aussi en toute illégalité.
Pourrait on savoir quand ?
JPhM

Conseil municipal du 8 avril 2019. Du portrait du duc d’Aiguillon à l’Art populaire : en défense de l’arc des gilets jaunes à Villeneuve s/Lot (vidéo)

Du portrait du duc d’Aiguillon à l’Art populaire : en défense de l’arc des gilets jaunes à Villeneuve s/Lot

 

Tribune

Le musée d’Agen achète un portrait du duc d’Aiguillon. Décision du conseil municipal du 8 avril 2019. Portrait du père qui complétera la galerie de portraits du XVIII siècle. Franchement, c’eut été mieux d’acheter un portrait du fils, le délégué de l’agenais aux États Généraux et le premier noble à avoir voté l’abolition des privilèges le 4 août 1789.  Cette nuit là, ce garçon n’a pas manqué de panache et il méritait son portrait.

Malheureusement la pratique s’est perdue et les nobles d’aujourd’hui n’abolissent plus les privilèges.

Heureusement, dans le lot et Garonne, si nous n’avons pas de portrait du fils duc d’Aiguillon à Agen, nous avons de l’Art populaire à Villeneuve sur Lot. Celui, superbe et étonnant, de l’arc de triomphe des gilets jaunes . Art brut, offert aux artistes qui font du beau avec ces morceaux de bois et ce bout de révolte. Un arc du soleil parce que nous en voulons tous.

Le duc d’Aiguillon – le voisin, celui qui a voté avec et pour les gueux une nuit d’été de 1789 – aurait signé la pétition pour refuser une destruction aussi inutile qu’injuste. Lui aussi.

Jean Philippe Maillos

 

 

 

 

 

Échecs à Agen. Délibération du 4 juin 2018 – Lettre au Préfet du Lot et Garonne pour contrôle de légalité.

Jean Philippe Maillos
Emmanuel Eyssalet
Conseillers municipaux d’Agen
Hôtel de Ville
Place du docteur Esquirol
47000 Agen

A
Madame le Préfet
Préfecture du Lot et Garonne
47000 Agen

Objet : délibération du conseil municipal d’Agen du 4 juin 2018
Lettre avec AR

Madame le Préfet

Nous voulons vous faire part de notre inquiétude concernant la délibération du conseil municipal du 4 juin 2018 sur l’action « ateliers d’apprentissage du jeux d’échecs dans les écoles d’Agen » qui a été gravement contredit par les moyens mis en œuvre pour sa réalisation.

En effet la décision issue de la délibération du 4 juin (votée à l’unanimité) est très claire.
Extraits de la délibération du 4 juin :

« DÉCIDE :
d’autoriser le Maire à effectuer toutes les démarches et négociations auprès de la Fédération Française des Echecs et à signer avec ladite Fédération toute convention de partenariat relative à la réalisation de cette action. »

Or aucune négociation n’a eu lieu avec la Fédération Française des Echecs ni aucune convention de partenariat n’a été signée.

En revanche, une négociation a eu lieu avec l’entreprise « Promotion des Jeux de l’Esprit » détenant la marque « Europe Échecs » et un contrat de marché a été signé avec elle le 11 octobre 2018. Ce qui n’était pas autorisé par la délibération.

Les attendus de la délibération soumis au vote donnent de fausses informations :
ATTENDU :
« (…) L’opération repose sur un partenariat entre la Ville, l’Education Nationale et la Fédération Française d’Echecs. Les ateliers d’échecs sont en effet à mettre en œuvre en concertation avec des équipes enseignantes qui doivent adhérer au projet. La Fédération Française d’Echecs (FFE), en collaboration avec l’association locale « Echiquier Agenais » assurera la coordination de cette action au sein des différentes écoles concernées par le biais d’un chef de projet. En contrepartie d’une subvention prise en charge par la collectivité, elle mettra à disposition des intervenants échecs diplômés, garants de la réussite du projet ainsi que le matériel et les ouvrages nécessaires au bon déroulement de ces ateliers. »

Aucun de ces attendus n’a donné lieu à réalisation.

Lors du conseil municipal du 18 mars 2019, en réponse à nos critiques sur la conduite de cette opération, monsieur le maire présentera « Europe Échecs » comme l’opérateur de la FFE. Ce qui est faux et participe à la confusion entre le président de la Fédération Française des Echecs qui est aussi le gérant de l’entreprise Promotion des Jeux de l’Esprit (qui signera en tant que tel le contrat).

Nous considérons que le Maire n’a pas veillé à ce que les droits accordés par le code des collectivités locales aux conseillers municipaux soient respectés ; que l’assemblée délibérante n’a pas pu statuer dans des conditions normales ; que l’information donnée n’était pas adéquate ; que l’autorisation de signer dans de telles condition n’était pas donnée au maire.

Il est évident que nous avons été trompés par les fausses informations données lors du conseil municipal du 4 juin 2018.

Nous vous saurions gré de bien vouloir nous informer des suites que vous donnerez dans le cadre du contrôle de légalité de cette délibération du conseil municipal.

En vous remerciant, nous vous prions de croire , madame le préfet, en l’assurance de nos respectueuses salutations.

Agen le 30 mars 2019

Jean Philippe Maillos et Emmanuel Eyssalet
Signatures.