De l’arc au lac

Communiqué de presse.

Je ne doute pas que Madame la préfète du Lot et Garonne ait le sens de l’égalité devant la loi.
Ce matin au petit jour, elle a fait détruire le petit arc des gilets jaunes de Villeneuve sur Lot, construit il est vrai en toute illégalité.
Je ne doute pas qu’elle fera combler le lac de Caussade, creusé lui aussi en toute illégalité.
Pourrait on savoir quand ?
JPhM

Conseil municipal du 8 avril 2019. Du portrait du duc d’Aiguillon à l’Art populaire : en défense de l’arc des gilets jaunes à Villeneuve s/Lot (vidéo)

Du portrait du duc d’Aiguillon à l’Art populaire : en défense de l’arc des gilets jaunes à Villeneuve s/Lot

 

Tribune

Le musée d’Agen achète un portrait du duc d’Aiguillon. Décision du conseil municipal du 8 avril 2019. Portrait du père qui complétera la galerie de portraits du XVIII siècle. Franchement, c’eut été mieux d’acheter un portrait du fils, le délégué de l’agenais aux États Généraux et le premier noble à avoir voté l’abolition des privilèges le 4 août 1789.  Cette nuit là, ce garçon n’a pas manqué de panache et il méritait son portrait.

Malheureusement la pratique s’est perdue et les nobles d’aujourd’hui n’abolissent plus les privilèges.

Heureusement, dans le lot et Garonne, si nous n’avons pas de portrait du fils duc d’Aiguillon à Agen, nous avons de l’Art populaire à Villeneuve sur Lot. Celui, superbe et étonnant, de l’arc de triomphe des gilets jaunes . Art brut, offert aux artistes qui font du beau avec ces morceaux de bois et ce bout de révolte. Un arc du soleil parce que nous en voulons tous.

Le duc d’Aiguillon – le voisin, celui qui a voté avec et pour les gueux une nuit d’été de 1789 – aurait signé la pétition pour refuser une destruction aussi inutile qu’injuste. Lui aussi.

Jean Philippe Maillos

 

 

 

 

 

Échecs à Agen. Délibération du 4 juin 2018 – Lettre au Préfet du Lot et Garonne pour contrôle de légalité.

Jean Philippe Maillos
Emmanuel Eyssalet
Conseillers municipaux d’Agen
Hôtel de Ville
Place du docteur Esquirol
47000 Agen

A
Madame le Préfet
Préfecture du Lot et Garonne
47000 Agen

Objet : délibération du conseil municipal d’Agen du 4 juin 2018
Lettre avec AR

Madame le Préfet

Nous voulons vous faire part de notre inquiétude concernant la délibération du conseil municipal du 4 juin 2018 sur l’action « ateliers d’apprentissage du jeux d’échecs dans les écoles d’Agen » qui a été gravement contredit par les moyens mis en œuvre pour sa réalisation.

En effet la décision issue de la délibération du 4 juin (votée à l’unanimité) est très claire.
Extraits de la délibération du 4 juin :

« DÉCIDE :
d’autoriser le Maire à effectuer toutes les démarches et négociations auprès de la Fédération Française des Echecs et à signer avec ladite Fédération toute convention de partenariat relative à la réalisation de cette action. »

Or aucune négociation n’a eu lieu avec la Fédération Française des Echecs ni aucune convention de partenariat n’a été signée.

En revanche, une négociation a eu lieu avec l’entreprise « Promotion des Jeux de l’Esprit » détenant la marque « Europe Échecs » et un contrat de marché a été signé avec elle le 11 octobre 2018. Ce qui n’était pas autorisé par la délibération.

Les attendus de la délibération soumis au vote donnent de fausses informations :
ATTENDU :
« (…) L’opération repose sur un partenariat entre la Ville, l’Education Nationale et la Fédération Française d’Echecs. Les ateliers d’échecs sont en effet à mettre en œuvre en concertation avec des équipes enseignantes qui doivent adhérer au projet. La Fédération Française d’Echecs (FFE), en collaboration avec l’association locale « Echiquier Agenais » assurera la coordination de cette action au sein des différentes écoles concernées par le biais d’un chef de projet. En contrepartie d’une subvention prise en charge par la collectivité, elle mettra à disposition des intervenants échecs diplômés, garants de la réussite du projet ainsi que le matériel et les ouvrages nécessaires au bon déroulement de ces ateliers. »

Aucun de ces attendus n’a donné lieu à réalisation.

Lors du conseil municipal du 18 mars 2019, en réponse à nos critiques sur la conduite de cette opération, monsieur le maire présentera « Europe Échecs » comme l’opérateur de la FFE. Ce qui est faux et participe à la confusion entre le président de la Fédération Française des Echecs qui est aussi le gérant de l’entreprise Promotion des Jeux de l’Esprit (qui signera en tant que tel le contrat).

Nous considérons que le Maire n’a pas veillé à ce que les droits accordés par le code des collectivités locales aux conseillers municipaux soient respectés ; que l’assemblée délibérante n’a pas pu statuer dans des conditions normales ; que l’information donnée n’était pas adéquate ; que l’autorisation de signer dans de telles condition n’était pas donnée au maire.

Il est évident que nous avons été trompés par les fausses informations données lors du conseil municipal du 4 juin 2018.

Nous vous saurions gré de bien vouloir nous informer des suites que vous donnerez dans le cadre du contrôle de légalité de cette délibération du conseil municipal.

En vous remerciant, nous vous prions de croire , madame le préfet, en l’assurance de nos respectueuses salutations.

Agen le 30 mars 2019

Jean Philippe Maillos et Emmanuel Eyssalet
Signatures.

Échecs à Agen (3)- Article du Monde du 22 mars

Journal Le Monde
22 mars 2019

La double casquette du Président de la Fédération Française des Echecs.

Bachar Kouatly a l’habitude d’avoir plusieurs coups d’avance. Logique, pour un joueur d’échecs. A plus forte raison si l’on dispose, comme lui, du titre de grand maître international. Depuis décembre 2016, l’homme a une autre attribution : il préside la Fédération française des échecs (FFE). Les municipalités d’Agen, Chartres et Villejuif le savent bien. Durant le second semestre 2018, elles ont conclu avec lui un contrat pour la mise en place d’ateliers d’initiation au jeu d’échecs, prévus pour l’année scolaire en cours.

Mais, d’après les informations du Monde, aucun de ces marchés publics n’a rapporté d’argent à la fédération. Ils ont tous profité à la société familiale de Bachar Kouatly, spécialisée dans l’édition d’un magazine (Europe Echecs) ainsi que dans l’animation d’ateliers pédagogiques : environ 100 000 euros venant d’Agen, 120 000 euros de Chartres (hors taxe) et 150 000 euros de Villejuif (hors taxe aussi).

En juillet 2018, cette société anonyme à responsabilité limitée s’appelait encore Promotion jeux de l’esprit (PJE) et affichait un chiffre d’affaires de 1,1 million d’euros. Elle avait Bachar Kouatly pour gérant.

Depuis, elle a changé de nom, de forme juridique et de dirigeant, selon une annonce légale parue il y a seulement un mois. C’est le fils de l’intéressé, Sami Kouatly, qui préside ce qui est devenu une société par actions simplifiée. L’entreprise a maintenant pour nom Ideal, acronyme d’Institut développement échecs animation loisir. D’après les derniers comptes annuels que Le Monde a consultés, Bachar Kouatly en possède vingt-neuf parts. Son fils, la trentième.

Le maire d’Agen interpellé par un élu d’opposition

Alors qu’en juin 2018 le conseil municipal d’Agen avait approuvé « un partenariat entre la ville, l’éducation nationale et la Fédération française des échecs », un élu d’opposition a fait part, le 18 mars, de ses doutes au maire de la ville, Jean Dionis du Séjour (MoDem). Ce dernier a répliqué qu’il considérait ces ateliers d’initiation comme un « grand succès pédagogique ». L’édile, à tort, a également qualifié PJE d’« opérateur » marchand de la FFE.

Ces contrats ont fait réagir certains licenciés. Le 5 mars, l’un d’eux a déposé une plainte contre le dirigeant auprès du procureur de la République pour ce qu’il estime être une prise illégale d’intérêts. La lettre déplore une confusion entre les différentes fonctions de M. Kouatly, confusion qui a rapporté des sommes non négligeables à sa société.

Elle souligne aussi un point commun entre deux des villes concernées : Agen a accueilli le championnat de France d’échecs en 2016 (avant l’élection fédérale) et 2017, l’événement majeur de l’année pour la FFE ; Chartres s’apprête à l’imiter en août.

Quant à Villejuif, la ville a été l’hôte du championnat universitaire en février et le président de la FFE y a bien prononcé une allocution, mais c’était sous la coordination de la Fédération française du sport universitaire.

Le dirigeant plaide « la négligence »

Contacté par Le Monde, Bachar Kouatly dit ignorer l’existence de la plainte déposée contre lui. « Vous me l’apprenez. » Le dirigeant « conteste absolument » toutes suspicions de prise illégale d’intérêts. « Je ne suis pas là pour m’enrichir », se défend-il. Le n°1 de la FFE plaide surtout « la négligence » et concède qu’il aurait dû abandonner plus tôt la gérance de sa société.

La situation ayant déjà soulevé des interrogations, le grand maître international dit avoir envoyé dès « mars 2017 » une lettre au ministère des sports pour signifier sa volonté de renoncer à sa fonction de gérant. Le ministère n’a pas répondu à nos sollicitations pour confirmer ou infirmer le propos.

Le sexagénaire insiste sur l’existence, bien avant l’élection à la FFE, de ses ateliers pédagogiques dans deux autres villes de banlieue parisienne : au Blanc-Mesnil et à Orsay. Il assure, par ailleurs, connaître les maires d’Agen et de Chartres depuis une date antérieure à sa prise de fonction fédérale. A l’inverse de celui de Villejuif, qu’il reconnaît avoir rencontré « après ».

« Je ne suis pas en train de me soustraire à ma responsabilité », affirme Bachar Kouatly. Tout en déclarant : « Franchement, je n’ai pas suivi du tout les dossiers [des trois contrats les plus récents], leur libellé. Ce sont d’autres personnes qui s’en sont occupées. » Le dirigeant refuse de préciser qui en particulier.

« De juin à octobre 2018, j’étais en campagne pour une autre fonction. J’ai été en Italie, au Maroc, en Russie, en Lettonie, en Espagne, en Géorgie, aux Emirats… » Car, depuis octobre 2018, le président de la FFE a encore un autre titre (« non rémunéré », déclare-t-il) : il est aussi président délégué, soit n°2, de la Fédération internationale des échecs (FIDE).

Adrien Pécout