Compte rendu du conseil municipal du 26 novembre 2018

 

La vidéo du conseil est sur le site de la mairie avec son ordre du jour.
Conseil à l’ordre du jour surchargé qui durera près de 5 heures.
L’essentiel portera non sur des rapports à voter mais sur des communications dont :
-La consultation des agenais réalisée par l’IFOP dans le cadre de l’initiative Agen 2030 : questionnaire fastidieux aux questions attendues et dont les réponses collectées ont satisfait monsieur le maire…
Le directeur de l’IFOP fera une (longue) présentation.
-Le projet de coopération décentralisé avec la ville de Djebonoua en Côte d’Ivoire. Compte rendu (filmé) de la délégation sur place.
-La vidéo protection à Agen. Communication de l’adjoint à la sécurité répondant à ma demande lors du dernier conseil.
Avant les nombreux rapports de gestion courante ou financiers, deux motions seront présentées : une (de la majorité sur proposition du CRIF) dénonçant les propos de l’ex conseillère FN reprenant la caractérisation des chambres à gaz comme détail de l’histoire ; l’autre du PS sur l’avenir de l’UPSA, vendue par son propriétaire US.
Mes interventions :
-sur le questionnaire Agen 2030 (dont nous découvrions les résultats sur table !) : une ironie rapide sur l’autosatisfaction du maire et quelques remarques sur des affirmations gênantes du conférencier « il n’y a pas de fractures à Agen », « Agen est tournée vers l’avenir ».
-sur la vidéo protection (à 3h06 mn de l’enregistrement) : j’ai longuement argumenté, chiffres à l’appui, pour montrer le coût exorbitant des installations vidéo dans les rues et la faiblesse des résultats en matière de lutte contre la délinquance. Je renvoie à l’article de la Dépêche qui reprend l’essentiel. Et à l’annexe ci après.
Mes votes :
-pour les motions
-pour les rapports de gestion courante y compris celui sur les tarifs et redevances 2019 qui augmentent du taux d’inflation (alors que n’augmentent pas les salaires et les retraites, ce qui rend mon vote contestable).

Annexe : Notes sur l’inefficacité de la Vidéosurveillance
Le débat sur l’efficacité de la vidéo protection sur les voies publiques pour lutter contre la délinquance a rebondi à Agen lors du conseil municipal du 26 novembre 2018.

En réponse à la présentation d’un bilan qualifié de « très satisfaisant » par l’adjoint à la sécurité, j’ai montré que non seulement ce bilan était statistiquement très modeste mais qu’en plus cela nécessitait une dépense publique extravagante comparativement aux résultats. Si on rajoute que 30 % de l’activité des caméras est utilisée pour contrôler le stationnement ou le trafic routier et 20 % pour répondre à des problématique éloignées de la délinquance, on s’aperçoit à Agen comme ailleurs que l’efficacité de la vidéo protection relève plus d’une légende dorée et mensongère que d’une réalité chiffrée.

L’exigence de sécurité dans une ville est légitime. Il faut donc évaluer sérieusement les politiques publiques en matière de sécurité. Le résultat est que la vidéo-protection est tout simplement un mauvais outil de prévention et de répression de la délinquance.

Les chiffres :
A) Le coût annuel de fonctionnement de la vidéo surveillance à Agen est de 267000 euros (personnel en salle et maintenance). Le coût total de l’investissement réalisé (réseaux, caméras, salle de supervision) depuis 2009 (première mise en place) est de 965000 euros. En évaluant le coût total Investissement + fonctionnement, c’est plus de 3 millions d’euros qui ont été dépensés en 8 ans.
B) La répression de la délinquance est insignifiante et hors de prix.
– En 2017, il y a eu 38 interpellations à Agen grâce à une caméra video. Et Il y a 48 caméras à Agen.
Soit 0,79 interpellation par an et par caméra. C’est peu ! Rapportés à ce qui est dépensé, le coût est donc de 7026 euros par interpellation et de 10200 euros si on intègre l’investissement en moyenne annuelle. C’est beaucoup !
– Si on compare ces 38 interpellations (qu’il faudrait étudier cas par cas) au 3187 crimes et délits déclarés dans la zone de la police d’Agen (vols, dégradations et violences), le résultat est ridicule. En faisant une péréquation pour attribuer 1765 crimes et délits à Agen intra-muros, le taux d’efficacité opérationnelle des caméras est de 2,1 %…
– Quant à l’utilisation des 75 images extraites pour participer à l’élucidation d’une affaire en 2017 (sur 1765 !), aucune information sur leur utilité n’a été rendu publique, gageons que le taux de résolution à Agen comme ailleurs, ne dépasse pas 1,5 %. C’est pourtant un mythe colporté régulièrement.
C) La prévention de la délinquance est mal identifiée et confuse.
Ce qui est sûr c’est que la moitié des 1147 activités de la police en 2017 induites par une caméra de vidéo surveillance (il n’y a pas que des interventions dans la rue ! ) ne sont pas liées aux comportements délictueux qui caractérisent «une ville insécure» : 30 % relèvent ainsi de la verbalisation du stationnement et d’infractions automobiles !
Il reste 557 « interventions » dans le bilan de la vidéo protection agenaise, dont on ne sait ni ce qu’elles sont ni sur quoi elles portent ni où elles se produisent.

Il serait temps de mettre fin dans le discours politique à ce mythe sans cesse répété de l’efficacité de la vidéosurveillance. Et réorienter les dépenses publiques pour qu’elles soient le plus utiles possible.

Jean Philippe Maillos
Conseiller municipal France Insoumise d’Agen

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *