Le maire ou l’enfant terrible des écoles

Flyer distribué dans les écoles

La Mairie d’Agen essaie de faire passer en force un nouveau paquet de restrictions sur les services municipaux attachés à l’école :

Ainsi, les tarifs de la cantine et du forfait périscolaire seraient augmentés, onze postes d’ATSEM (Agents territoriaux spécialisés à l’école maternelle) seraient supprimés sur la ville et les horaires de garderie seraient raccourcis à 18H00 au lieu de 18H30. De plus, la Mairie se refuse toujours à mettre en place un service de cantine et de bus vers les centres aérés le mercredi midi qui permettrait de soulager les parents qui travaillent. A défaut de remédier au problème, la Mairie se propose à présent de l’aggraver en supprimant le délai de grâce qu’elle avait accordé aux parents pour qu’ils aillent chercher leurs enfants jusqu’à 13H15 !

Un faux débat politique et un prétexte

La situation aujourd’hui s’alimente à la fois de la réforme des rythmes scolaires du début de l’année et de la baisse des dotations de l’état imposée aux communes.

Droite et PS, tous deux favorables aux politiques d’austérité, ont enfermé les citoyens dans un débat infernal sur la mise en application de ces politiques à l’école : quels emplois supprimer ? Quels services rogner ? Quels tarifs augmenter ?.. Ce sont toujours les mêmes faux débats.

… Comme s’il n’y avait pas d’alternative. Tout devient prétexte à faire passer des choix inacceptables.

De piètres calculs budgétaires

Sans logique humaine, les calculs finissent eux-mêmes par devenir faux…

Et c’est cette logique budgétaire de la majorité municipale que nous ne cessons de dénoncer. La majorité se gargarise de mots comptables magiques. A ne vouloir, dans sa gestion, que maintenir une « épargne brute » pour maintenir des « investissements » en rognant toujours sur les « dépenses de fonctionnement » : on finit par obtenir une « épargne brutale » qui démolit des emplois en licenciant et précarisant, qui affaiblit les services publics et le lien social. Et cela pour des investissements contestables. L’exemple de ce qu’il se passe à l’école en est sans doute la démonstration la plus éclatante.

Des élus agenais en apesanteur sociale

Au fond, la municipalité de Dionis apparaît incapable de mesurer l’impact de ses mesures budgétaires sur la vie de leurs administrés.

Les élus, par la nature des mesures prises dans les écoles, apparaissent totalement déconnectés des contraintes professionnelles des parents d’élèves, des contraintes sociales qui pèsent sur les femmes, ou encore des transformations des formes familiales.

Schizophrènes, ils cultivent d’un côté la « valeur travail » à outrance dans leurs discours et de l’autre ils retirent à leurs administrés les moyens de se rendre disponibles pour leur travail quand ils ont des enfants à l’école…

Un service public dénaturé

Jean DIONIS cherche souvent à justifier sa politique d’augmentation des tarifs des services publics en prenant l’exemple d’une « vieille dame » qui n’aurait pas à financer par ses impôts les services publics de ses concitoyens au motif qu’elle n’en serait pas consommatrice.

Au-delà de l’aspect clientéliste de cette prise de position dans un pays vieillissant, rien n’est plus faux que d’affirmer que cette vielle dame n’aurait aucun besoin de services publics : elle aurait au contraire besoin de lieux de soins, d’accompagnement, de sociabilité, de culture, de transports publics gratuits, de programmes télévisés… de la même manière que les parents d’élèves ont besoin de services publics de cantine, de garderie et de transports scolaires pour leurs enfants.

Au fond, dans sa rhétorique, le Maire contribue à briser les ressorts de la solidarité pour opposer ses administrés entre eux et justifier ainsi sa politique de minoration et de privatisation des missions de services publics. Il en va ainsi de la délégation de la confection des plateaux repas à une entreprise privée qui aboutit à un prix des plateaux repas de 8 euros ! La délégation des services public a une entreprise privée est une manie idéologique du maire qui finit par coûter cher à ses administrés. Bientôt le tour de la crèche Ducourneau ?..

Un service public s’impose lorsque cela revient moins cher de fournir des services moins cher tous ensemble que de le faire chacun dans son coin. A défaut d’adhérer aux valeurs de solidarité, la droite gestionnaire devrait au moins être sensible à cet argument économiciste…

Un coup de canif dans le pacte républicain

Ces mesures ne sont malheureusement pas que des choix politiques qui pourraient être révisés dans le temps. Ajoutées à tout un ensemble de réformes comme la complexification tatillonne des démarches pour accéder aux aides sociales, elles contribuent à déliter peu à peu l’essence même du pacte républicain. Comment amener les citoyens à payer des impôts, s’ils n’en reçoivent pas la juste contrepartie en termes de services publics ?

D’autres choix sont possibles !

Un redressement durable des finances publiques suppose de remettre l’humain au cœur des priorités budgétaires. Les politiques de coupes sombres dans les dépenses publiques ont abouti à l’échec. La ligne consistant à concentrer la dépense publique sur les investissements au détriment des dépenses de personnel n’est susceptible que de produire des hérésies : construire des gares mais sans personnel ni peut être même de trains ! Des jardins publics mais sans employés municipaux pour les arroser ! Un jour peut être des écoles mais sans personnel ! C’est à toutes ces inepties qu’il faut mettre fin.

La seule règle de sérieux budgétaire qui vaille consiste à dépenser l’argent là où il est le plus utile au citoyen. Et non pour soutenir des dépenses absurdes, pharaoniques ou de prestige telles qu’on les voit du côté de la LGV, du palais des congrès et bientôt de la technopole…

Signons la pétition contre ces restrictions sur l’Ecole

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