Tribune dans la revue municipale « Agen-Actu » de juin 2018

 

Culture, démocratisation et personnel municipal.

Il y a un paradoxe souvent relevé à Agen : la densité et la diversité des activités culturelles sont fortes voire exceptionnelles pour une ville de cette taille.
L’engagement des acteurs tant institutionnels qu’associatifs est la première garantie solide de cette réussite. Le financement par la municipalité pourrait en être la seconde si la manie libérale de la municipalité de vouloir surtout faire payer l’usager (qui a du mal !) ne le restreignait pas dangereusement… Mais c’est surtout la politique du personnel au service de la culture qui inquiète de plus en plus. La sempiternelle ritournelle sur la nécessité de comprimer les dépenses de fonctionnement commence à faire des dégâts : en supprimant ou en déqualifiant des postes de personnel municipal dans les services culturels, ce sont aussi de compétences professionnelles dont le service public se prive.
Un exemple du côté de la Médiathèque :
-la Bibliothèque municipale a vu son personnel qualifié fondre comme neige au soleil ; de fait, depuis 10 ans c’est l’hécatombe : une dizaine de postes ont été perdus dont au moins 5 professionnels.
-Aujourd’hui, la direction est jumelée avec la direction des Archives et la responsable du pôle adulte est également à mi-temps : toutes deux se partagent ainsi entre la médiathèque et les archives.
-la responsable du secteur jeunesse, partie récemment, n’a pas été remplacée par le recrutement extérieur d’un agent bibliothécaire professionnel. Pourtant le recrutement était lancé et les premières candidatures actées puisque en interne nul ne possédait le profil. Des candidats motivés qui aspiraient à transmettre leur passion pour la lecture et les savoirs ont ainsi été évincés.
-Il ne reste donc qu’une bibliothécaire en secteur adulte et un discothécaire.
-la bibliothèque municipale ne reçoit plus de classe car elle n’en a plus la possibilité. N’est ce pas ce qui est répondu de temps en temps aux enseignants souhaitant s’y rendre ?
Donnons donc aux enfants la possibilité de s’ouvrir sur le monde et d’être curieux de tout. En sachant que lire est aussi un gage de réussite personnelle et sociale.
D’aucuns diront qu’il reste peut-être le musée, le théâtre, le conservatoire, le centre culturel… Certes, mais l’un ne se substitue pas à l’autre. Et se prémunir des mauvaises solutions de gestion passe par leur dénonciation.

Jean Philippe Maillos
France Insoumise

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