Vidéo Protection à Agen : ça ne marche pas

Agen : la vidéoprotection, est-ce que ça marche ?

Article de presse
La dépêche : Jean-Marc Lernould.
Agen : la vidéoprotection, est-ce que ça marche ?

L’efficacité et le coût des caméras de surveillance ont été âprement discutés en Conseil municipal.

Il a fallu… l’arbitrage vidéo pour revenir sur le débat concernant la vidéoprotection à Agen, puisque la présentation, effectuée par Thomas Zamboni à la demande de l’opposition, a débuté vers minuit et demi… « La troisième présentation depuis le début de ce mandat », expliquait l’élu en charge de la sécurité. « Depuis 2009, 48 caméras ont été installées, dont une nomade (1). Elles sont gérées par le centre de supervision urbain qui fonctionne avec six personnes plus un chef de centre. Sur les 1 117 activités vidéos de ces caméras, la police est intervenue dans 21 % des cas, grâce à leur visionnage », assure Thomas Zamboni.

Prévention et répression

« Une caméra nomade a aussi permis de mettre fin à des troubles près d’un restaurant, rue Lafayette, et le dispositif global permet d’assurer la sécurité d’événement comme le Pruneau Show, et a mis fin à certains rassemblements sur la voie publique »

Selon l’élu, cette vidéoprotection a engendré une diminution des rixes en fin de semainedans les quartiers qui connaissent une activité nocturne soutenue, comme dans le quartier Jasmin par exemple. « Une caméra nomade a aussi permis de mettre fin à des troubles près d’un restaurant, rue Lafayette, et le dispositif global permet d’assurer la sécurité d’événement comme le Pruneau Show, et a mis fin à certains rassemblements sur la voie publique. » En ce qui concerne l’aspect répressif de ces caméras, « leur consultation par extraction d’images, dans le cadre d’enquêtes judiciaires, a été sollicitée 66 fois, et sur 61 interpellations, 38 ont pour origine la vidéoprotection. Ces caméras permettent d’identifier et d’interpeller », ajoute Thomas Zamboni.

« Quant au coût du système, il est de 266 000 euros », un coût assumé par l’élu qui rappelle que, selon l’étude de l’Ifop présentée trois heures plus tôt, « 64 % des gens se sentent en sécurité à Agen ».

« Il est parfaitement légitime d’assurer la sécurité, mais si on calcule, une interpellation coûte cher (15 000 euros) et rapporte peu, avec seulement 2 % d’efficacité »

Dans l’opposition, Jean-Philippe Maillos (France insoumise) a contesté l’efficacité et le coût de la vidéoprotection. « Si l’on compte les coûts d’investissement et de fonctionnement depuis 2009, on en est à 3 millions d’euros au total ! Il est parfaitement légitime d’assurer la sécurité, mais si on calcule, une interpellation coûte cher (15 000 euros) et rapporte peu, avec seulement 2 % d’efficacité. »

« Sur le fonds, c’est l’un des outils les plus modernes de la panoplie pour la sécurité », a rétorqué Jean Dionis du Séjour, tandis que dans la majorité, Jean-Max Llorca estime que « la présence des caméras apaise les zones où elles sont placées, des zones choisies avec les conseils de quartier ».

Ce qui n’a pas été évoqué en conseil municipal, c’est que le nombre de ces caméras devrait passer à 54 fixes en 2019, plus deux nomades. L’une d’entre elles, fixe, sera vraisemblablement installée rue Montesquieu.

(1) Il s’agit d’une caméra fixe mais qui peut être facilement déplacée d’un site à un autre.

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