Les inepties du nouveau schéma de collecte des ordures ménagères.

Communiqué de presse/Tribune

Le désordre créé par le nouveau schéma de collecte des ordures ménagères dans l’agglomération est considérable. Et les risques d’une détérioration continue de ce service sont maintenant évidents.

L’histoire ressemble à une démonstration de ce qu’il ne faut pas faire.

Un service public malmené
Au début de cette histoire, il y a la sempiternelle affirmation des élus de l’Agglomération qu’un service public peut et doit toujours coûter moins cher à la collectivité. Il suffirait qu’il soit « plus productif et organisé différemment ». Et que cela ne changerait rien à la qualité du service.
La réalité de l’application de ce genre de principes est tout autre comme l’a montré l’indescriptible pagaille de janvier.
« Plus productif » ?… Cela s’adresse uniquement au personnel de la collecte des ordures ménagères. Cela signifie travailler un peu plus, en étant moins nombreux et avec un schéma de collecte paraît-il performant. Concrètement, pour les agents, cela signifie moins d’emplois et un travail plus pénible encore. Il faut ajouter que l’entreprise privée Veolia se voit attribuer une partie de plus en plus importante de la collecte des déchets et sert à l’occasion de recours pour briser la grève des agents municipaux… lorsqu’ils dénoncent l’inanité de la réforme.

Des régressions évidentes
« Organisé autrement »… Cela s’adresse aux usagers. Cela signifie que l’on remplace quelque chose qui fonctionne assez bien par quelque chose qui ne peut pas fonctionner. Et en se contentant d’affirmer qu’il est impossible de faire autrement… Cela s’appelle une régression.
Selon les villes et les quartiers, depuis le 4 janvier, tout le monde subit
– la diminution du nombre de jours de collecte.
– l’abandon de la collecte du papier.
– l’abandon de la collecte du verre.
La nouveauté de cette nouvelle organisation, c’est la multiplication des containers d’apport volontaire de papier et de verre. Ils sont assez jolis, il est vrai…Mais cela ne fait pas tout.

Et c’est là que la fin de l’histoire risque d’être bien triste

Le tri remis en cause
Car à terme, c’est tout le travail pédagogique, long, difficile, indispensable, pour mettre en œuvre le tri sélectif depuis 20 ans, qui est battu en brèche en quelques semaines. Faute de collectes sélectives suffisantes en verre et papier et d’une volonté politique affirmée, les sacs des ordures ménagères, dont le volume était censé diminuer, vont de nouveau se mettre à grossir. Car, faute de collectes séparées du papier et du verre, ce verre et ce papier risquent fort malheureusement de rejoindre les sacs noirs. C’est déjà le cas…
En appeler à la citoyenneté et à la solidarité des voisins pour aider les personnes âgées ou invalides à porter verre et papier dans les containers est une mauvaise plaisanterie. Car la première forme de solidarité détruite par la réforme c’est justement celle du service public.
Quand, en plus, Jean DIONIS du SEJOUR fait même des économies sur la distribution des calendriers de collecte en s’en remettant à l’information par Internet, tout en continuant à abreuver ses administrés de prospectus faisant les louanges de son action municipale, on frise à la fois l’avarice et le ridicule.

Une fausse justification budgétaire

Mais tout cela ne serait-t-il pas la conséquence des difficultés budgétaires des communes ? Et ne serions-nous pas obligés d’en passer par là ?
C’est faux.
Nous connaissons bien sûr les restrictions budgétaires imposées aux communes et aux collectivités par la baisse des dotations de l’Etat.
Mais cet argument ne peut pas cacher l’ineptie de certains arbitrages quand sont choisies les dépenses publiques de l’Agglomération.
C’est systématiquement que sont privilégiées les dépenses dites d’investissement au détriment des dépenses de fonctionnement des services publics.
Est ainsi présenté comme une « ambition magnifique », comme une « vision éclairée » de l’avenir le fait d’engloutir 90 millions d’euros dans le projet de zone industrielle de Sainte Colombe…
Voilà le vrai choix qui a été fait : le sacrifice d’un service public essentiel et à la hauteur des exigences écologiques du XXIème siècle au profit d’un projet bétonneur et mégalomaniaque de technopole.

Jean Philippe Maillos