Compte rendu du conseil municipal du 14 décembre 2015

La vidéo est sur le site de la mairie.
Les rapports sont également disponibles sur le site.

Conseil post élections régionales qui – notamment mais pas seulement… – ont été marquées par un échec grave du Front de Gauche hypothéquant à nouveau sa survie.

Conseil avec une communication sur le nouveau protocole social des 950 agents de l’Agglo (après la mutualisation des services) et une série de débats sur des aspects importants de la politique de la ville (piétonisation Bd de la république, pass-parking des résidents, conventions culturelles avec théâtre et Florida, propreté de la ville, rapport de la délégation de SP des Montreurs d’images, fiches des nouveaux tarifs augmentés des services publics etc)
Une présentation de l’accueil et du logement de 4 réfugiés irakiens par la ville d’Agen sera faite en introduction.

Mes interventions
Sur le protocole social refusé par les organisations syndicales. Le vote n’appartient plus au CM d’Agen. Dans une situation déjà dite de recrutement zéro, de non renouvellement des départs en retraite, d’augmentation du temps de travail, de recherche d’économies de fonctionnement sur le dos du personnel, l’Agglo semble essayer de vendre la détérioration par une politique de primes indemnitaires unifiée dont les niveaux seraient globalement alignés vers le haut. Mais la prime unique (et égale pour tous) de fin d’année ne sera plus actualisée…
Sur les travaux Bd république /Place du Pin. Débat pas facile, que j’ai essayé de suivre, surtout pour la portion Place Castex-Pin qui est est devenue une friche commerciale. Le projet modifié me semble cohérent.
Sur le prix du Pass parking qui permet aux résidents de stationner en ville à moindre coût. Bonne idée mais un peu cher : je demanderai une division par 2.
Sur l’augmentation de la liste des « délégations au maire », ces mesures qui peuvent être prises par le maire sans débat en Conseil. Quadrature du cercle puisque les conseils sont longs et certains points très techniques. Mais quand même ! Porter plainte ou décider de l’ouverture d’une classe nécessite un débat… Le maire décidera de retirer le rapport.
Sur le nouveau plan de nettoyage des rues d’Agen. Le Pb est aussi lié au personnel employé : 40 % précaire. La propreté d’Agen sera aussi précaire que son personnel.
Sur l’excellent rapport soutenant la délégation de service public des Montreurs d’Images. Un cinéma qui est devenu un lieu de vie culturelle et d’animation exceptionnel. Deux questions ouvertes cependant : 1) le renouvellement de la période de délégation en 2017 et l’ouverture de l’appel de DSP a la concurrence et 2) le bénéfice de l’exercice 2014 (30000 euros) excellent signe de santé mais proche du montant… de la subvention accordée par la mairie.
Je demanderai un débat sérieux sur la relation contribuables (impôt)/usagers(tarifs) dans le débat budgétaire à venir.

Mes votes
Pour le projet de travaux Carnot-Pin (PS abstention non pour le fond mais pour la forme de concertation ?)
Abstention sur le plan de propreté
Contre les nouveaux tarifs de tous les services municipaux (la liste, considérable, peut être consultée) à compter du 1er janvier (+10 ou 15%)
Abstention pour les jardins familiaux de Montanou ( débat obscur initié par le PS sur un nouveau responsable trop lié à la majorité ?). Une information : il n’y a plus d’association vivante sur Montanou alors qu’il y en avait une trentaine il y a 20 ans.

Article national : élections régionales – communiqué d’Ensemble

Communiqué de Ensemble! Le 13 décembre, mobilisation générale pour faire barrage au FN et contre la droite.

Le premier tour des élections régionales constitue un choc politique. Sous fond d’abstention massive, le Front national progresse partout et peut conquérir plusieurs régions. Il constitue un danger mortel pour la société française.. Son programme vise à détruire les conquêtes sociales et démocratiques, les services publics, à couper les aides aux associations, au Planning familial. Il vise à diviser, à opposer les uns aux autres, à jouer sur les peurs, le racisme et la xénophobie. Son histoire et ses soutiens le montrent : ce n’est pas un parti démocratique mais un parti qui vante les régimes autoritaires.

La droite de N. Sarkozy s’inspire de plus en plus de la même idéologie réactionnaire. Avec la droite à la tête de régions, ce serait encore plus d’austérité, de précarité et de régression sociale.

La montée du FN s’est nourrie de tous les reniements du gouvernement, qui n’a de cesse de maintenir une politique d’austérité et de décisions pro-patronales qui démobilise et décourage tout espoir d’une transformation sociale positive pour le plus grand nombre. La politique de M.Valls se fait de plus en plus autoritaire. A la suite des attentats du 13 novembre, il faut décréter une urgence sociale, écologique, démocratique, renforcer la protection des citoyens et tous les services publics, plutôt qu’étendre un état d’urgence permanent restreignant les libertés publiques et l’expression des mouvements sociaux

Alors que des millions de personnes souffrent du chômage, de la précarité, de l’angoisse du lendemain, d’un pouvoir d’achat en baisse, les attentats sont venus ajouter la peur à toute cette insécurité sociale.

Dans cette campagne électorale où la sécurité et les conflits internationaux dominaient les préoccupations, le Front de gauche a continué à défendre des choix politiques contre l’austérité et pour les solidarités. Ce sera autant de points d’appui pour reconstruire, avec toutes les forces écologistes, citoyennes, sociales, un projet d’une gauche digne de ce nom, autour d’un projet émancipateur, solidaire, pour empêcher la répétition de ce désastre.

« Ensemble ! » participe, avec le Front de gauche, à des listes de second tour qui rassemblent à gauche les différentes listes du premier tour, EELV et PS. Nous voulons faire respecter le vote des électeurs qui ont soutenu les listes du Front de gauche au premier tour, et qu’ils soient représentés par des élus déterminés à poursuivre les combats contre l’austérité et pour des politiques de solidarité.

Avec ces listes, personne ne se rallie à personne. Le rassemblement de ces listes dans leur diversité est la seule manière d’empêcher la victoire de la droite et d’écarter le danger extrême du Front National. Dans les assemblées régionales, nos élus agiront librement sur la base de nos engagements pris devant les électeurs au premier tour, pour faire avancer toutes les exigences populaires qui sont portées par les mouvements sociaux.

Dans l’immédiat, il faut, d’ici à dimanche prochain, barrer la route à la droite et au Front National là où c’est possible, alors le 13 décembre, ne laissons pas les autres décider à notre place, allons voter, pour faire barrage au Front National et écarter la droite dont les victoires aggraveraient une situation déjà très inquiétante.

Et reprenons dès lundi le chemin des luttes, des résistances pour reconstruire une gauche populaire, sociale, écologique et citoyenne. Pour porter un projet émancipateur et une alternative crédible qui font tant défauts dans ce pays.

Le 10 décembre 2015.

Article national : Parce que le FN n’est pas un parti comme les autres

Parce que pour moi aussi, le Front National n’est pas un parti comme les autres, des extraits de l’article d’Edwy Plenel qui dit les choses qu’il faut.

Le vrai barrage au Front national
Par Edwy Plenel
Mediapart.

« Qu’est-ce que l’extrême droite, sous toutes latitudes, dans toute culture et à toute époque ? Une force politique dont le credo tient en trois mots : inégalité, identité, autorité.

L’inégalité est au cœur de son idéologie antidémocratique, dont le discours identitaire sera le cheval de Troie, par la désignation de boucs émissaires, leur stigmatisation ou leur exclusion, tandis que l’autoritarisme en sera l’instrument pratique, par la régression des libertés individuelles et collectives. En ce sens, depuis son émergence moderne en France à la fin du XIXe siècle, cette famille intellectuelle et politique est l’adversaire historique des idéaux portés par la première République française, issue de la déclaration de 1789.
Quand les droits de l’homme professent que nous naissons libres et égaux en droits, sans distinction d’origine, de sexe, de croyance ou d’apparence, ayant toutes et tous le droit d’avoir des droits, d’en revendiquer, d’en conquérir et d’en inventer, l’extrême droite s’arc-boute sur l’inégalité naturelle. Hiérarchie des sexes, des conditions, des cultures, des nations, des religions, des civilisations, des couleurs de peau : sa pédagogie est de domination, d’oppression et d’exclusion d’humanités stigmatisées, essentialisées et déniées, par d’autres humanités privilégiées, promues et protégées.

Il suffit de ce rappel, que n’a cessé de documenter le travail d’information de Mediapart sur le Front national, son idéologie comme sa pratique (lire notamment les articles de Marine Turchi), pour prendre la mesure de l’enjeu politique des élections régionales. Aucun républicain véritable, c’est-à-dire soucieux de vitalité démocratique et d’exigence sociale, ne peut rester indifférent à la possibilité que l’extrême droite conquière le pouvoir d’administrer des régions françaises, avec leurs compétences étendues dont l’impact sur nos vies quotidiennes n’est aucunement négligeable.

Est-il besoin de souligner que celles-ci incluent la gestion des lycées, des transports, de la formation professionnelle, du patrimoine culturel, de l’aménagement du territoire, du développement durable, des aides aux entreprises, bref d’une grande part des infrastructures qui font le tissu aussi bien éducatif, social, économique, culturel d’une région. Par conséquent, aucun démocrate sincère ne saurait se résoudre à jouer avec le feu, dans l’espoir incertain que l’expérience gestionnaire suffira à discréditer une force politique qui a pour cible la devise républicaine elle-même, en son ressort essentiel, l’égalité.

Qu’il faille y faire barrage est donc une évidence. Et que le bulletin de vote en soit un des moyens en est une autre. Mais ce ne peut être qu’une réponse momentanée et, surtout, fragile. Elle ne sera durable qu’à la condition d’appeler une politique qui ne fasse plus le jeu de l’extrême droite, de son agenda idéologique et de sa politique concrète. Et c’est alors que tout se complique et se brouille tant, depuis trente ans, l’ascension du Front national a été favorisée, sinon produite, par les renoncements ou les compromissions d’une droite qui s’extrémise et d’une gauche qui se droitise, délaissant toutes deux cette altérité véritable qu’aurait été l’actualisation dynamique de la promesse républicaine(…)

Nicolas Sarkozy à droite, Manuel Valls à gauche sont les symboles de cette dérive qui, loin d’avoir fait barrage à la menace, lui a donné droit de cité, épousant ses obsessions, validant ses thématiques (…) partageant jusqu’à ses obsessions stigmatisantes vis-à-vis de ceux de nos compatriotes qui, par leur croyance, leur culture ou leur origine, ont en commun ce mot diabolisé : l’islam.

(…) Aussi, tout en refusant de jouer la politique du pire, nous refusons-nous à ce que nos voix soient prises en otage de leurs manœuvres cyniques qui, en exploitant tactiquement la menace d’extrême droite, continuent d’en faire le jeu et le lit. Faire barrage durablement à l’extrême droite suppose une autre politique qui, au lieu de surenchérir sur les thématiques inégalitaires, identitaires et autoritaires du Front national, lui oppose l’imaginaire conquérant, actif et concret, d’une République fidèle à sa promesse de liberté, à son exigence d’égalité et à son souci de fraternité.

Nous sommes aujourd’hui loin du compte, et ce n’est pas avec ceux qui nous ont conduits dans cette impasse que nous tracerons ce chemin du sursaut. C’est pourquoi il nous revient à toutes et tous, dans notre quotidien, là où nous vivons, travaillons, habitons, au plus près du réel, de ses urgences sociales et de ses nécessités démocratiques, d’inventer cette République des causes communes, portée par une France arc-en-ciel, faisant droit à toutes les conditions, origines, cultures, croyances et apparences. Une République qui en disant « non » à l’extrême droite construise le « nous » de l’égalité. »

EDWY PLENEL
Mediapart le 12 décembre 2015